Fatigue le soir : comment s’accorder entre envie de dormir et désir de faire l’amour ?
C’est souvent une question ou une remarque qui revient dans les dires de mes patientes. Elles rapportent que, souvent ,le soir elles sont tellement fatiguées qu’elles aimeraient juste dormir.
Mais leur conjoint ne l’entend pas de cette oreille et il aimerait, lui ,faire l’amour.
Comment réussir à s’accorder autour de cette question du sommeil et de la sexualité ?
Tout d’abord, j’aimerais parler du désir, qu’il soit féminin ou masculin, car souvent il est assimilé à l’idée de l’excitation, ou tout simplement, comme souvent il m’est dit, à la libido.
Donc, qu’est-ce que le désir ? C’est une mentalisation. C’est la manière dont nous envisageons ce qui va se passer : et le désir ne peut s’installer que si cette mentalisation apparaît comme positive. « je me réjouis de ce qui va se passer. »
Imaginerions-nous que nous désirions aller en vacances dans un lieu extrêmement déplaisant ?
La problématique qui apparaît est que, malheureusement, les femmes désirent plus dormir que faire l’amour parce qu’elles anticipent plus positivement le fait de dormir que de faire l’amour.
Cela fera l’objet d’un autre article : pourquoi le désir ne s’installe-t-il pas chez chaque personne ?
Revenons à la question du sommeil et à la question, allons-nous faire l’amour aujourd’hui ?
Le sommeil n’est pas une perte de temps, c’est un besoin vital pour survivre, apprendre, grandir, se défendre contre les maladies et vivre en équilibre.
Le sommeil comporte plusieurs phases.
La première phase que nous appellerons « le sommeil léger ». Il comporte en lui-même deux phases : la phase N1, et la phase N2
N1 correspond à l’endormissement ,ce qui représente environ 5 % du sommeil total. C’est le passage de l’éveil au sommeil. Pendant cette phase, les muscles se relâchent les pensées ralentissent et nous sommes très facilement réveillables pendant cette phase.
La phase N2 j’appelle aussi « sommeil léger » et elle représente environ 45 à 55 % du sommeil total. Durant cette phase, le rythme cardiaque ralentit, la température du corps baisse et le cerveau commence à réduire son activité, mais nous pouvons encore nous réveiller assez facilement.
Les phases N.1, et N.2, prépare le corps un sommeil plus profond.
La phase N3 est celle du sommeil profond.
Cette phase représente environ 15 à 25 % du sommeil total. C’est la phase la plus réparatrice pour le corps : les muscles, les tissus et le système immunitaire se régénère. Le cerveau élimine les déchets métabolique et il est très difficile de se réveiller pendant cette phase.
Cette phase diminue avec l’âge. J’ai les enfants, elle est très présente (d’où leurs besoin de beaucoup dormir).
Enfin, il y a le sommeil paradoxal (ou REM : sommeil à mouvements oculaires rapides).
Il représente 20 à 25% du sommeil total.
C’est la phase où mon rêve le plus. Le cerveau est très actif (presque comme l’éveil), mais les muscles sont paralysés(de façon à éviter d’agir ses rêves). Cette phrase est essentielle pour la mémoire, la créativité et la gestion des émotions.
Comment ces phases s’enchaînent-t-elle ?
Un cycle de sommeil typique :
Nous avons tout d’abord N.1, Puis N2 et enfin, N3. Nous retournons dans N.2 et enfin nous entrons dans le sommeil paradoxal.
Le cycle va recommencer au fil de la nuit.
Il faut savoir que les premières heures sont dominées par le sommeil profond. Les dernières heures, tôt le matin contiennent plus de sommeil paradoxal
Pourquoi est-ce important de savoir que nous avons ces cycles de sommeil ?
D’abord, parce que couper un cycle de sommeil, par exemple, se réveiller en plein sommeil profond, peut provoquer une grande fatigue, même après plusieurs heures de sommeil.
Dormir, un nombre incomplet de cycle, par exemple six heures, 7h30 ou neuf heures et souvent plus reposant que dormi huit heures « mal calées ».
Il a été démontré que le sommeil est un moment extrêmement actif sur le plan hormonal. Plusieurs hormones clés sont libérées pendant le sommeil, chacune jouant un rôle spécifique pour la récupération, la croissance, le métabolisme et l’équilibre émotionnel.
Quelles sont les principales hormones pendant le sommeil ?
Tout d’abord l’hormone de croissance(GH).
C’est l’hormone qui est libérée surtout pendant le sommeil profond(N3) ; elle favorise la croissance chez les enfants et les adolescents, et chez les adultes, elle aide à réparer les tissus, développer les muscles, brûler les graisses, renforcer les os.
C’est l’hormone de la régénération physique.
Ensuite, la mélatonine.
Elle est surnommée « l’hormone du sommeil ». Elle est produite par la glande pinéal quand la lumière diminue (surtout le soir), elle régule le cycle circadien (le cycle veille-sommeil). Elle indique au corps qu’il est temps de dormir.
La lumière bleue des écrans bloque sa production, d’où l’intérêt les éviter avant de dormir.
Parlons du cortisol.
Elle est appelée « hormones du stress », mais aussi elle aide à un réveil naturel. C’est-à-dire qu’elle est basse pendant la nuit, puis augmente progressivement vers le matin pour aider le corps à se réveiller. Un pique anormal de cortisol pendant la nuit.(stress, anxiété, troubles du sommeil.) peut perturber le repos.
Pouvons aussi citer la leptine et la Ghréline.
La leptine qui est produite pendant le sommeil, réduit l‘appétit. Le dicton « qui dort dine » serait-il vrai ?
La ghréline, elle, diminue pendant le sommeil, et elle stimule l’appétit.
Ce qui fait qu’un mauvais sommeil = plus de ghréline, moins de leptine ; donc nous avons plus faim, et notamment pour des produits sucrés et gras.
Bien dormir, aide à réguler le poids.
La prolactine : elle est libéré principalement pendant le sommeil profond ; c’est elle qui est impliquée dans le système immunitaire dans le système de reproduction et dans l’allaitement chez les femmes.
La thyroxine (T4). C’est normal qui est produite par la thyroïde et elle est libérée surtout en début de nuit. Elle joue un rôle dans le métabolisme et la température corporelle.`
Abordons maintenant la question de la sexualité.
Comment le sommeil influence-t-il la sexualité ?
Le sommeil et la sexualité sont étroitement liés et s’influencent mutuellement. Ils partagent plusieurs bases hormonale, physiologique et psychologique. Nous allons en faire le détail.
En premier lieu, nous devons parler de l’énergie et du désir sexuel. Le manque de sommeil diminue l’énergie, la concentration, et surtout le désir sexuel. La fatigue mentale et physique, réduit souvent la motivation à avoir des rapports.
Les hormones sexuelles : les Sommeil profond, aide à la production de testostérone(chez les hommes comme chez les femmes). Un mauvais sommeil provoquera, une diminution de la production de testostérone donc une baisse de la libido, des troubles de l’érection et une baisse de la satisfaction.
Le stress et l’anxiété. Le manque de sommeil augmente le cortisol qui est l’hormone du stress. Et ceci interfère avec le désir et la performance sexuelle
La qualité du sommeil et les performances sexuelles.
Les troubles du sommeil(comme l’apnée du sommeil ou l’insomnie) sont souvent associés à la dysfonction érectile, les difficultés d’excitation ou d’orgasme. Nous voyons en règle générale arriver la raréfaction des relations sexuelles.
Comment la sexualité influencent-t-elle le sommeil ?
Les bienfaits hormonaux du sexe
Après un orgasme, surtout, pendant un rapport sexuel, le corps libère un certain nombre d’hormones :
L’ocytocine, qui est l’hormone de l’attachement et de la détente.
La prolactine qui est liée à la somnolence et à la satisfaction.
Les endorphines qui sont calmantes et antistress.
Ce qui revient à dire que faire l’amour crée une sensation de relâchement et favorise un endormissement rapide et un sommeil plus profond.
L’activité sexuelle, même sans orgasme, peut réduire le stress et l’anxiété, qui sont deux grands ennemis du sommeil.
Les études en général nous montrent :
Que dormir, au moins sept heures par nuit, améliore la libido et les fonctions sexuelles ;
Une. Étude chez les femmes(publier dans The journal of sexual medecine) a trouvé qu’une heure de sommeil en plus augmentait de 14 % les chances d’avoir un rapport sexuel le lendemain.
Les hommes souffrant d’apnée du sommeil ont souvent un taux testostérone plus bas et des troubles de l’érection.
Si nous résumons :
Faire l’amour est bon pour le sommeil. Le sommeil est bon pour la sexualité.
Bien dormir permet :
- La récupération cérébrale et la consolidation de la mémoire : pendant le sommeil, le cerveau trie, consolide et organise les souvenirs.
Il renforce les apprentissages faits pendant la journée.
C’est donc particulièrement important pour l’apprentissage, la concentration et la prise de décision - La réparation du corps : le sommeil permet au corps de se réparer. Il répare les muscles, les tissus, et pendant ce temps, les cellules se régénèrent.
Il stimule la production d’hormone importante, comme l’hormone de croissance.
Le système immunitaire se renforce également pendant le sommeil. - La régulation émotionnelle : le manque de sommeil rend plus irritable, stressé, voire anxieux ou déprimé. Un bon sommeil, aide à mieux, gérer les émotions et à maintenir un équilibre mental.
- La régulation du métabolisme et de l’appétit : le sommeil influence les hormones de la faim(leptine et ghréline) un mauvais sommeil est lié à une prise de poids et à des troubles métaboliques, comme le diabète.
- Le fonctionnement du système immunitaire : pendant le sommeil, le corps, produit des cytokines, des protéines qui aident à combattre les infections. Un bon sommeil augmente la résistance aux maladies.
Faire l’amour peut avoir plusieurs avantages, temps sur le plan physique que psychologique : - La santé physique : l’activité sexuelle peut constituer un exercice modéré, ce qui peut contribuer à la santé cardio-vasculaire et à la forme physique générale.
- Le bien-être émotionnel : les relations intimes peuvent renforcer les liens affectif entre partenaires, favoriser le bonheur et réduire le stress grâce à la libération, d’hormones, comme l’ocytocine et les endorphines.
- L’amélioration de la qualité du sommeil : l’activité sexuelle peut entraîner une relaxation qui est à mieux dormir.
- Le renforcement du système immunitaire : certaines études suggère que les personnes ayant une vie sexuelle active peuvent avoir un système immunitaire plus fort.
- L’épanouissement personnel : faire l’amour peut également contribuer à une meilleure connaissance de soi et à une exploration de la sexualité.
Bien sûr, il est important de souligner que cette activité ne peut se faire que dans un cadre de consentement mutuel et de respect. Les bénéfices peuvent varier d’une personne à l’autre, selon les circonstances personnelles et relationnelles.